MAIN D’ŒUVRE ETRANGERE ET CONFIRMATION DE L’EXTRAVERSION DE L’ECONOMIE NATIONALE : L’EXEMPLE DES COMPLEXES SUCRIERS IVOIRIENS
Résumé
A l’instar de la plupart des grands projets de développement agro-industriel ivoirien, les complexes sucriers ont en commun l’objectif prioritaire de faire le bonheur du monde rural grâce aux emplois salariés et confort matériel qu’ils créent. Cet objectif s’appuie généralement sur le double enjeu de lutter contre le chômage des jeunes et, par ricochet, de garantir l’autonomie des agro industries face à la main d’œuvre étrangère. Mais le refus brutal des ruraux ivoiriens supposés bénéficiaires d’accepter ces projets, refus justifié par les conditions difficiles de travail (mauvais traitement, salaires insuffisants, précarité des emplois …) marque inévitablement l’échec de la volonté politique d’ « ivoiriser » les emplois salariés agricoles et confirme par conséquent l’extraversion de l’économie nationale. Au-delà de ce refus caractérisé par des affrontements entre autochtones, allogènes ou étrangers et les difficultés de cohabitation, se profile en réalité une résistance au changement provoquée par le contraste entre deux modes de vie des populations non préparées à recevoir les complexes. Les conflits fonciers deviennent alors l’expression de cette résistance. Ainsi, la peur de perdre leur identité pousse les autochtones à rejeter les autres considérés comme étant responsables des malheurs de leur région. Cet article est donc une analyse critique des insuffisances de la politique nationale en matière de développement rural souvent marquée par l’absence d’étude de faisabilité préalable et le manque de préparation et de sensibilisation des populations bénéficiaires à accueillir les projets à elles destinés
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